Les inondations sont un risque majeur qui affecte des millions de personnes chaque année à travers le monde. Nous mettons ici en lumière des points intéressants sur le risque d’inondation. Ces analyses combinent les données cartographiques, hydrologiques et démographiques des pays provenant de divers recensements.
Examinons ensemble les tendances mondiales des inondations et en particulier les régions les plus touchées par les inondations. Ces régions ont de plus à faire face à des niveaux de risques croissants avec l’urbanisation et la destruction des milieux naturels..
1,5 milliard de personnes risquent d’être inondées avec une crue centennale
Les inondations sont le péril mondial le plus répandu. Là où il y a des précipitations, il y a un risque d’inondation. Près d’une personne sur cinq dans le monde – soit quelque 1,5 milliard de personnes – est exposée au risque d’inondations en prenant comme critère la crue centennale.
Une crue centennale est un débit pour lequel chaque année, la probabilité qu’il soit atteint ou dépassé est de 1 sur 100. On parle de période de retour. Mais attention on parle ici de probabilité et statistique, Il est faux de penser qu’une telle crue ne survient que tous les cent ans. Comme dans les jeux de hasard, il n’est pas possible de prédire le prochain tirage. 100 ans est en fait une période de retour assez basse, il est toujours possible que des crues importantes se produisent plusieurs années consécutives.
Comme on peut s’y attendre, le nombre de personnes affectées varie considérablement selon la période de retour prise en compte. Atteignant 2,2 milliard de personnes à la période de retour de 1000 ans, ou crue millénale.
Plus inquiétant, la proportion de la population à risque n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies. Cela montre à quel point le développement immobilier dans les zones inondables devient de plus en plus courant dans le monde.
De 1975 à aujourd’hui la population mondiale a augmenté d’environ 80 %. Dans le même temps, le nombre de personnes à risque a lui augmenté de 97 %. Mais comme dit en introduction, certaines régions sont plus touchées que d’autres.
L’Asie du Sud-Est est touchée de manière disproportionnée par les inondations
De toutes les régions du monde, l’Asie-Pacifique est la plus fortement touchée par les inondations par rapport au reste du monde. Sur les 1,5 milliard de personnes identifiées comme faisant partie de la zone inondable de 100 ans, 1,1 millions vivent en Asie, contre 100 millions en Europe et 300 millions dans les Amériques.
La Chine et l’Inde sont certes les pays les plus peuplés du monde. Cependant, l’Asie compte environ 22,5 % de sa population exposée au risque d’inondation, contre seulement 18,4 % pour la moyenne mondiale. Bref plus de gens et plus de risques d’inondation.
Et bien que des variations régionales existent, des pays comme le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam voient environ 40 % de leurs populations vivre dans des zones à risques d’inondation.
Pourquoi est-il important d’examiner le risque d’inondation en Asie du Sud-Est ?
Les inondations de 2011 en Thaïlande sont toujours les inondations les plus coûteuses de l’histoire en ne prenant en compte que l’aspect économique. Selon la Banque mondiale, les inondations ont causé plus de 45 milliards de dollars de dégâts . L’inondation généralisée de sept parcs industriels, 130 usines dont une usine industrielle de haute technologie, a provoqué une catastrophe ressentie au-delà des frontières physiques de la Thaïlande.
Plus de 30 % des 250 milliards de dollars d’exportations annuelles de la Thaïlande sont des produits électroniques. Les inondations de 2011 ont provoqué une perturbation généralisée des chaînes d’approvisionnement mondiales, des disques durs aux semi-conducteurs. Des débats devraient être soulevés à propos d’autres régions – comme le Vietnam – qui pourraient potentiellement avoir à faire face à un événement similaire.
Les exportations du Vietnam comprennent également une proportion importante d’électronique. Comme en Thaïlande, de grands acteurs mondiaux comme Intel ont récemment investi 500 millions de dollars supplémentaires dans un parc de haute technologie au Vietnam. Le pays n’est bien sûr pas étranger aux inondations importantes, et une gestion efficace des risques doit être envisagée pour éviter qu’une catastrophe de type 2011 ne se reproduise.
La Scandinavie développe des stratégies d’urbanisme
Des pratiques de construction sensées et des stratégies efficaces de gestion des risques sont essentielles pour réduire les risques d’inondation. Le risque en pourcentage de la population mondiale a augmenté au cours des 40 dernières années. Cependant, l’analyse montre que la Scandinavie a résisté à cette tendance mondiale. En 1975, 14 % de la population scandinave était exposée au risque d’inondation. En 2015, il était tombé à 12,4 %, malgré une augmentation de 20 % de la population au cours de la même période.
A quoi cela peut-il être attribué ? En 1995, la Norvège a connu des inondations qui ont causé environ 300 millions d’euros de dégâts et causé des problèmes imprévus dus à la pollution de l’eau. De nombreuses stratégies coordonnées ont été proposées, telles que celles présentées dans un article du professeur Ånund Killingtveit de l’Université norvégienne des sciences et technologies, notamment :
- Introduire une utilisation raisonnée des zones inondables
- Reconnaître les faiblesses du système actuel et proposer des recommandations, telles que :
-Améliorer la cartographie des zones inondables
-Recommandations de lignes directrices pour la construction de nouvelles propriétés
Une approche qui intègre mieux le risque d’inondation a peut-être porté ses fruits, car la proportion de la population exposée au risque d’inondation a diminué depuis les inondations de 1995.
Les stratégies d’atténuation des risques sont couramment discutées à la suite d’un événement; la différence est de fournir des stratégies avant que d’autres éléments urgents ne prennent la priorité. Ces stratégies peuvent entrer en conflit avec les plans de développement, tels que la résolution des pénuries chroniques de logements avec des logements rapidement construits. Ce fut le cas au Royaume-Uni, où le Guardian a découvert que près d’une nouvelle maison sur 10 était construite dans les zones les plus à risque.
Une stratégie de développement de l’urbanisation de manière résiliente est essentielle pour éviter le risque d’inondation. On a déjà effleuré le sujet en parlant du Japon. Ceci est particulièrement important pour les pays à forte croissance,ce qui nous amène au fait suivant.
Le bassin du Gange compte le plus grand nombre de personnes exposées au risque d’inondation
Les fleuves traversent de nombreux pays et ne respectent pas les frontières, comme en témoignent les inondations de juillet 2021 qui ont touché huit pays en Europe. Mais c’est le Gange, qui s’étend sur le nord de l’Inde et une grande partie du Bangladesh, qui compte le plus grand nombre de personnes à risque d’inondation dans son bassin.
Le Gange et ses affluents rythment la vie de millions de personnes qui dépendent de son eau pour l’agriculture et le commerce. Les champs irrigués par la rivière abritent des millions d’hectares de cultures agricoles, fournissant de la nourriture à plus de 400 millions d’habitants, soit près d’un tiers de la population de l’Inde.
L’Inde et le Bangladesh sont deux pays densément peuplés, et le grand nombre de personnes vivant dans le bassin du Gange sont au premier rang des personnes à risque d’inondation.
Le Gange traverse 29 villes qui ont chacune une population d’au moins 100 000 personnes et 23 autres villes avec des populations entre 50 000 et 100 000. Cela souligne l’importance du fleuve pour ces 175 millions de personnes à risque dans le bassin fluvial.
L’analyse combinée des données pour estimer les risques d’inondations
Nos analyses et réflexions reposent sur la combinaisons des données cartographiques, hydrologiques et démographiques des pays, le tout provenant de divers recensements.
Données cartographiques
Les données cartographiques sont importantes pour étudier les tendances mondiales en matière d’inondation et les régions les plus touchées par les inondations. La cartographie nous aide à cartographier le terrain et les conditions de surface d’une zone, ce qui nous permet de comprendre comment l’eau s’y déplace et comment elle atteint les zones habitées. Elle nous permet également de mieux comprendre où se trouvent les zones sujettes aux inondations. Par exemple, si une zone comporte une grande quantité de terres basses ou de berges de rivières, elle sera probablement plus vulnérable aux inondations qu’une zone plus élevée
Données hydrologiques et hydrographiques
Les données hydrologiques fournissent des informations importantes sur le cycle de l’eau et son impact sur les inondations. Ce type de données peut nous renseigner sur le régime des pluies, le niveau de la fonte des neiges, le niveau des eaux souterraines et d’autres facteurs qui peuvent contribuer à augmenter le risque d’inondation au fil du temps. Par exemple, si une région reçoit des niveaux élevés de précipitations pendant certains mois de l’année, cela pourrait entraîner des inondations plus fréquentes dans cette région, car l’excès d’eau doit trouver un endroit où aller ! Ces données sont également utiles pour prévoir les risques d’inondation futurs sur la base des tendances actuelles, afin que des mesures proactives puissent être prises pour réduire leur probabilité
Données démographiques
Enfin, les données démographiques nous renseignent sur les populations vivant dans les zones inondables et sur la manière dont elles peuvent être affectées par les inondations. Ce type de données peut donner un aperçu du nombre de personnes vivant dans une zone donnée, de leur tranche d’âge et de leur statut socio-économique – autant de facteurs qui peuvent nous aider à comprendre la vulnérabilité des différentes communautés aux inondations. Avec ces informations en main, les gouvernements peuvent élaborer des stratégies ciblées pour réduire les risques d’inondation dans les zones les plus exposées ou mettre en œuvre des protocoles d’évacuation adéquats pour les personnes qui ne sont pas en mesure d’évacuer elles-mêmes en toute sécurité en raison de leur âge ou d’un handicap.
En Conclusion
En analysant ensemble ce type de données, nous pouvons nous faire une idée des régions les plus exposées aux inondations, de sorte que des mesures puissent être prises pour réduire leur probabilité ou atténuer leurs effets lorsqu’elles se produisent. Avec une préparation et une planification adéquates, la population de notre planète sera mieux protégée contre l’une des forces les plus destructrices de la nature !
Veuillez nous contacter si vous souhaitez en savoir plus sur la manière dont Hydroprotect peut aider votre entreprise à avoir une vision globale dans l’univers complexe des risques d’inondation.