Les crues centennales sont-elles devenues la nouvelle norme décennale ?

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30 novembre 2023

Les crues centennales sont-elles devenues la nouvelle norme décennale ?

Le risque d’inondation, exacerbé par le réchauffement climatique, est une réalité tangible en France. 

En effet, il affecte 16 000 communes et un quart de la population française. Des régions telles que le Nord et le Pas-de-Calais ont récemment subi des crues exceptionnelles, illustrant ce risque omniprésent. 

De nombreuses infrastructures de transport, entreprises et habitations, construites en zones inondables ou susceptibles de submersion marine, sont particulièrement vulnérables.

Les termes « crue centennale » et « crue décennale » sont utilisés pour décrire la probabilité statistique d’une crue majeure

  • Une crue centennale est une crue qui a une probabilité de 1% de se produire chaque année. En d’autres termes, sur une période de 100 ans, on peut s’attendre à ce qu’une crue de cette ampleur se produise au moins une fois. Cependant, cela ne signifie pas que ces crues ne peuvent pas se produire plus fréquemment.
  • Une crue décennale, en revanche, est une crue qui a une probabilité de 10% de se produire chaque année. Cela signifie qu’en moyenne, on peut s’attendre à une crue de cette ampleur tous les dix ans.

Ces concepts sont utilisés pour aider à planifier et à construire des infrastructures résistantes aux inondations. Ils sont également utilisés par les compagnies d’assurance pour évaluer le risque d’inondation.

Il est important de noter que le changement climatique modifie ces probabilités. Les événements autrefois considérés comme des crues centennales peuvent maintenant être plus fréquents, se rapprochant davantage de crues décennales.

L’adaptation aux inondations : Une nécessité face au changement climatique

L’imperméabilisation urbaine des sols empêche l’absorption de l’eau, favorisant son écoulement rapide vers les rivières, qui peuvent alors déborder. De plus, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le changement climatique augmente le risque de pluies intenses, et donc d’inondations sur tout le territoire. Il est donc impératif d’adapter nos territoires à cette nouvelle donne climatique.

Il est crucial de prendre en compte que les crues autrefois considérées comme centennales sont maintenant décennales

Le réchauffement climatique rend ces événements auparavant improbables et imprévisibles beaucoup plus probables. Ces inondations sans précédent, avec un niveau de précipitations extraordinaire, vont se reproduire. S’adapter à cette nouvelle réalité représente un défi colossal et nécessite des décisions politiques courageuses.

La transition d’une crue centennale à une crue décennale a des implications majeures pour l’urbanisme

Il est nécessaire d’adapter tous les documents d’urbanisme, de prévention des risques et d’intervention à ces événements qui deviendront beaucoup plus fréquents. Certaines zones deviennent inadaptées à la construction, tandis que d’autres doivent se préparer à activer des mécanismes en cas de catastrophe. Il est essentiel de réviser tous les documents d’urbanisme et de sauvegarde face à ces phénomènes autrefois improbables. C’est un projet colossal pour lequel l’État doit assumer ses responsabilités.

En 2019, un rapport intitulé « Adapter la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 : urgence déclarée » soulignait qu’aucun acteur n’était alors capable de présenter une vision globale du financement des politiques d’adaptation. Le ministre a depuis reconnu la trajectoire d’un réchauffement à +4°C, un consensus également adopté par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et le Conseil national de la transition écologique.

Il est crucial de vérifier les conséquences principales et locales de ce réchauffement, qui varieront considérablement en fonction des territoires. Les grands organismes, tels que le Cese, le Conseil national de la transition écologique et Météo-France, sont mobilisés pour évaluer les impacts de ces +4°C et agir en conséquence.

Adaptation des territoires et financement des politiques

La prise de conscience du risque accru d’inondation doit se traduire par une action concertée de tous les acteurs concernés. Les autorités locales, les entreprises et les citoyens doivent travailler ensemble pour élaborer des plans d’adaptation efficaces. Ces plans doivent comprendre la mise en place de mesures de prévention, tels que des systèmes d’alerte précoces, la construction de barrages et de digues, l’aménagement de zones tampons pour accueillir les eaux de crue, et la promotion de pratiques d’urbanisme durable.

Cependant, ces efforts d’adaptation nécessitent des investissements importants. L’aménagement du territoire, la révision des documents d’urbanisme et de prévention des risques, ainsi que la mise en œuvre des mesures de prévention, ont un coût. Il est donc essentiel d’établir une vision globale pour le financement de ces politiques d’adaptation. Cela implique de définir clairement les responsabilités de chaque acteur, de mobiliser les ressources nécessaires et de mettre en place des mécanismes de financement adéquats.

Face à un réchauffement de +4°C

La reconnaissance de la trajectoire d’un réchauffement de +4°C par le ministre, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et le Conseil national de la transition écologique est une étape importante. Cela signifie que nous devons nous préparer à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes et à leurs conséquences sur nos territoires.

La réalité d’un réchauffement de +4°C aura des impacts divers et variés, qui dépendront fortement du territoire concerné. Certains territoires pourraient connaître une augmentation significative des inondations, tandis que d’autres pourraient être confrontés à des sécheresses prolongées. Il est donc crucial d’évaluer ces impacts et de développer des stratégies d’adaptation appropriées.

Les organismes tels que le Cese, le Conseil national de la transition écologique et Météo-France ont un rôle clé à jouer dans cette évaluation. Leurs travaux permettront de mieux comprendre les conséquences locales du réchauffement climatique et d’orienter l’élaboration des politiques d’adaptation.

En conclusion, face à l’urgence climatique et à l’augmentation du risque d’inondations, il est impératif de mettre en place des mesures d’adaptation efficaces et de mobiliser les ressources nécessaires pour leur mise en œuvre. Il est également essentiel de prendre en compte les conséquences d’un réchauffement de +4°C et de préparer nos territoires à cette nouvelle réalité.

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