En septembre 2023, la Libye a été frappée par des inondations dévastatrices, provoquant une crise humanitaire et environnementale sans précédent. Environ 5 000 personnes ont perdu la vie et 10.000 sont portées disparues suite à l’effondrement de deux barrages dans le nord-est du pays après le passage de la tempête Daniel.
Origine et trajectoire de la tempête
La tempête Daniel s’est formée dans la mer Méditerranée au début du mois de septembre 2023. Elle a apporté des vents violents et des pluies soudaines et abondantes, provoquant des inondations dévastatrices en Libye, mais aussi en Turquie, Grèce et Bulgarie.
La tempête Daniel a frappé le nord-est de la Libye le dimanche 10 septembre, provoquant des précipitations massives.
Une catastrophe de grande ampleur
Le bilan officiel du nombre de victimes causées par le cyclone Daniel s’élève à 3.875 morts. Cependant, des restrictions sur l’accès à l’information et à certaines zones touchées suscitent des interrogations et l’indignation parmi les habitants.
En réalité, le nombre de morts serait vraisemblablement plus élevé, se situant entre 12.000 et 15.000, soit trois fois le bilan officiellement annoncé.
Ces récentes inondations en Libye ont également déplacé environ 43 000 individus. Les dégâts matériels sont immenses, avec des bâtiments effondrés et des infrastructures détruites. Des familles entières ont été décimées.
À l’heure d’écrire ces lignes, la situation reste précaire, avec des milliers de personnes déplacées et un risque accru de maladies dans les zones touchées par les inondations.
Enquête sur les causes de la catastrophe
La tempête Daniel a certes joué un rôle majeur dans ces inondations, mais les questions se posent sur le rôle des facteurs humains dans l’ampleur de la catastrophe. Le procureur général de la Libye a ordonné l’arrestation de huit responsables, dont le maire de Derna et des fonctionnaires de l’Autorité des Ressources en Eau et de l’Autorité de Gestion des Barrages.
Des experts suggèrent que la corruption au sein des factions en guerre en Libye a contribué à aggraver l’impact des inondations. Une enquête est en cours pour déterminer si des négligences ou des actes répréhensibles ont contribué à la rupture des barrages.
Ces événements tragiques soulignent l’importance d’une gouvernance efficace et transparente pour la gestion des ressources naturelles et la préparation aux catastrophes. Ils mettent également en évidence les défis auxquels sont confrontés les pays en développement pour faire face aux effets du changement climatique.
Barrages et Inondations : Mythes et Réalités
Les barrages ont longtemps été perçus comme une solution aux inondations grâce à leur capacité à stocker de grands volumes d’eau, mais de récentes recherches suggèrent que dans certains cas, ils peuvent aggraver les déluges.
Impact des barrages sur les inondations
Les barrages modifient le cours naturel des rivières, ce qui peut avoir des conséquences imprévues. Ils perturbent les flux d’eau et de sédiments en aval, ce qui peut affecter la santé des écosystèmes fluviaux et augmenter le risque d’inondation. De plus, la sédimentation des réservoirs peut réduire leur capacité de stockage, ce qui limite leur efficacité pour le contrôle des inondations.
Les barrages peuvent-ils provoquer des inondations ?
Dans certaines conditions, les barrages peuvent effectivement contribuer aux inondations. Par exemple, si un barrage est mal géré ou si sa capacité est dépassée lors d’une tempête exceptionnelle, l’eau peut déborder et inonder les zones en aval.
Comme on vient de le voir récemment en Libye, la rupture d’un barrage peut entraîner une inondation catastrophique.
On pense aussi aux inondations de la vallée de la Vesdre. Il n’y a pas eu de débordement ou de rupture à proprement parler. Cependant, face à une situation critique, les responsables du barrage ont été contraints d’ouvrir les vannes, exacerbant ainsi l’inondation en aval.
Les barrages sont-ils toujours la solution ?
Alors que les barrages peuvent offrir des avantages en matière de production d’électricité et d’irrigation, leurs impacts sur les écosystèmes fluviaux et le risque d’inondation doivent être soigneusement évalués. Dans certains cas, des alternatives plus écologiques comme la restauration des zones humides ou la reforestation peuvent être plus efficaces pour réduire le risque d’inondation.
Bien que les barrages puissent jouer un rôle dans la gestion des inondations, ils ne sont pas une solution universelle. Une bonne gestion des barrages et une meilleure compréhension de leur impact sur les systèmes fluviaux sont essentielles pour minimiser le risque d’inondation.