Les solutions pour la gestion du risque d’inondation en zone urbaine

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13 août 2021

Les solutions pour la gestion du risque d’inondation en zone urbaine

Les inondations : une catastrophe naturelle meurtrière

Les pires inondations d’Europe de l’Ouest depuis de nombreuses décennies ont laissé de nombreuses régions sous le choc.  Révélant, à la décrue, des couloirs de destruction en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Plus de 220 personnes sont mortes – au moins 180 en Allemagne et 41 en Belgique – ce qui en fait l’inondation la plus meurtrière d’Europe depuis 1985 et la 10e inondation la plus meurtrière d’Europe au cours des 100 dernières années. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues et le nombre de morts pourrait encore s’alourdir.

La reconstruction des dégâts coûtera certainement plusieurs milliards de dollars. Routes, maisons, écoles, fermes, industries, rails, réseaux de distributions, une quantité énorme d’infrastructures sont en ruines. 

Les pires inondations ont eu lieu dans les Länder de Rhénanie-Palatinat et de Rhénanie du Nord-Westphalie dans la soirée du mercredi 14 juillet. Les rivières et les ruisseaux de la chaîne de l’Eifel ont été particulièrement touchés. Une zone de temps perturbé inhabituellement intense et se déplaçant lentement, a engendré un grand groupe persistant d’orages violents. a déversé plus de 150 mm de pluie en quelques heures sur une vaste zone où les sols étaient déjà à saturation ou presque.

Afin d’être mieux préparer à l’avenir, il faut intégrer le risque d’inondation dans la reconstruction. Revenons ici sur les points principaux mis en lumière par ce rapport.

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Comment intégrer le risque d’inondation en zone urbaine ?

Chaque inondation est unique

Il n’y a pas de méthode scientifique universelle pour modéliser un risque inondation. En effet, chaque bassin versant à ses spécificités (orientation, sols…). Il n’y a pas non plus deux orages ou épisodes pluvieux semblables. En zone urbaine, les biens immobiliers exposés et leur niveau de vulnérabilité sont des éléments qu’il faut impérativement étudier avec précision pour prendre les mesures appropriées. Il est impératif que ces mesures soient adaptées en intégrant la rivière dans son ensemble. De fait, un barrage anti-crue érigé au mauvais endroit peut aggraver une inondation en amont.

Des conditions en perpétuelle évolution

Les conditions futures sont incertaines et pas seulement concernant le climat. L’urbanisation et la minéralisation des sols ont une influence importante sur le risque d’inondation. Il faut donc pouvoir adapter au mieux les mesures de gestion des crues. En sachant qu’il est  impossible de connaître précisément l’évolution de chaque endroit . 

Avec le dérèglement climatique annoncé, les scénarios des inondations futures sont inconnus. Une chose semble certaine, nous verrons se produire des événements d’une ampleur nouvelle. Pour gérer un risque d’inondation il faut donc prendre des mesures qui intègrent l’incertitude et qui sont capables de s’adapter aux changements climatiques. 

Une urbanisation qui intègre les risques d’inondations

L’expansion des villes et banlieues est rapide. Alors que de nouveaux quartiers et de nouvelles zones d’activités se construisent, il faut intégrer la maîtrise du risque d’inondation dès la planification et la construction. Les piliers de cette intégration sont l’occupation des sols, l’architecture, les toitures, les infrastructures et les services. 

Une question d’équilibre

Il faut quantifier le risque acceptable, trouver un équilibre entre le coût et les investissements. Bien entendu, cela ne peut pas se faire à la légère mais sur des paramètres solides. Il n’y a pas lieu d’opposer le maintien de service de secours et la construction de barrages, mais plutôt de les envisager comme complémentaires. Chaque élément contribuant à réduire ensemble le risque d’inondation

Un multitude de solutions combinés plutôt qu’un grand projet unique

Un grand projet comme un barrage peut augmenter les risques en amont ou en aval. Bien entendu ces infrastructures, si elles sont bien conçues, sont très efficaces. Néanmoins, elles sont ponctuelles. Autrement dit, elles réduisent le risque d’inondation dans un lieu précis pour forcément l’accroître ailleurs. Les autorités se doivent de travailler à l’échelle du bassin hydrographique. 

Les inondations : des phénomènes inévitables

Il n’est pas possible d’éliminer totalement le risque naturel de crue ou d’inondation. Il faut donc davantage viser à minimiser les risques plutôt qu’à les éliminer complètement. Les infrastructures humaines doivent être conçues pour ne pas venir empirer une situation.

De nombreux avantages en découlent

La gestion des crues et inondations apportent souvent d’autres avantages en cascade. Comme par exemple : la protection contre l’érosion, la création de zone verte en milieu urbain, le reboisement et donc la lutte contre le changement climatique…

La végétalisation des villes est d’utilité publique, elle favorise la biodiversité, offre une protection contre l’effet d’îlots urbains de chaleur, fournit des lieux de loisirs verts… 

Pour faire face aux inondations, il faut aussi mettre en place une meilleure gestion des déchets et des égouts, personne ne s’en plaindra!

La dimension sociale et écologique

On a souvent tendance à envisager le rapport coût/bénéfice sous un angle uniquement économique. Mais certaines conséquences sur le tissu social et l’environnement peuvent rarement être mesurées en termes économiques.

Une responsabilité partagé mais qui doit être clairement établie

La gestion intelligente et  intégrée des risques d’inondations dépend de nombreux niveaux de pouvoir : national, régional, municipal et communautaire.Les gouvernements, administrations et individus compétents doivent travailler collectivement pour être efficaces.

La bataille n’est pas gagnée car les intervenants sont nombreux. De plus, il faut assurer l’adhésion de la population à certaines règles.

Un monde de communication

Les populations doivent être sensibilisées, et pas seulement une fois que la catastrophe s’est produite. Une meilleure préparation passe par une communication régulière. L’homme a tendance à oublier et ignorer les catastrophes qui se sont produites il y a plus de 50 ans. Mais on le sait, la récurrence des phénomènes de crue est souvent sur une échelle de temps plus longue que une ou deux générations.

Une reconstruction rapide

Les crues et les inondations engendreront encore des catastrophes. Il est donc vital de viser une reconstruction rapide. Pour atteindre cet objectif il faut mettre en place les moyens nécessaires. Il faut évidemment profiter de la reconstruction pour faire mieux et renforcer la maîtrise des risques et ainsi faire face plus efficacement aux inondations futures.

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